Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/62

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que la voilà loin du péché, mon imbécile n’aura plus d’idées sur Nikita. (Puis tout à coup, à voix basse.) La voilà partie… Eh bien, lui as-tu fait prendre le thé ?

ANICIA

Ne me rappelle pas ça. Il ferait mieux de mourir tout seul. Il ne meurt pas tout de même, et je n’ai fait que me mettre un péché sur la conscience. Oh ! ma tête ! Pourquoi m’as-tu donné ces poudres ?

MATRIONA

Eh bien ! ma fille, ce sont des poudres qui font dormir, pourquoi ne lui en donnerais-tu pas ? Il n’y a pas de mal à cela.

ANICIA

Je ne parle pas de celles qui font dormir, mais des autres, des blanches…

MATRIONA

Eh bien ! ma fraise, les blanches, ce sont des poudres médicinales.

anicia, soupirant.

Je sais, mais j’ai peur tout de même. Oh ! si tu savais comme il m’a éreintée…

MATRIONA

Et tu en as employé beaucoup ?

ANICIA

Je lui en ai donné deux fois.

MATRIONA

Tu n’as rien remarqué ?