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LES COSAQUES
NOUVELLE DU CAUCASE
(1852)





I



Tout est calme à Moscou. Rarement, très rarement, un bruit de roues s’entend sur la chaussée gelée. Aux fenêtres, il n’y a plus de lumières, et les réverbères sont éteints. Des églises se répand le son des cloches qui, en vibrant sur la ville endormie, annoncent l’approche du matin. Les rues sont désertes. Parfois, de ci de là, un cocher de nuit conduit son traîneau sur le sable mêlé de neige, s’arrête de l’autre côté de la rue, puis s’endort en attendant un voyageur. Une vieille femme se rend à l’église où quelques cierges, placés sans symétrie et que reflètent les cadres dorés, brillent d’une vive lueur. Les travailleurs, après une longue nuit d’hiver, se lèvent déjà et s’en vont à leur besogne.

Et chez les maîtres, la soirée dure encore.