Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/42

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du caractère. Les femmes sont pour la plupart plus belles, plus fortes, plus intelligentes, plus développées que les Cosaques.

La beauté de la femme de Greben est surtout étonnante, c’est l’union du type le plus pur du visage circassien à la corpulence large et puissante de la femme du nord. Les femmes cosaques portent l’habit tcherkesse : la chemise tatare, le bechmet[1] et les tchouviaki[2], mais elles attachent le fichu à la russe. L’élégance, la propreté, la grâce dans le vêtement et dans la décoration de la cabane, sont l’habitude et la nécessité de leur vie. Dans leurs relations avec les hommes, les femmes et surtout les jeunes filles, jouissent d’une entière liberté. La stanitza Novomlinskaïa était considérée comme le centre des populations des Cosaques de Greben, et là plus que dans toute autre stanitza étaient conservées les mœurs des anciens habitants de Greben, en outre, les femmes de cette stanitza avaient depuis longtemps, dans tout le Caucase une réputation de beauté. Pour moyens d’existence, les Cosaques ont un verger, un potager, une vigne, un champ de melons et de courges, la pêche, la chasse, le maïs et le millet et les tributs militaires.

La stanitza Novomlinskaïa, distante de trois verstes du Térek, est séparée de lui par une épaisse

  1. Bechmet, habit des Tatares.
  2. Tchouviaki, bottes caucasiennes.