Comme un fait exprès, l’affaire traînait en longueur : quand on eut, un à un, interrogé les témoins et l’expert ; quand, suivant la coutume, le substitut du procureur et les avocats eurent posé, d’un air très important, quantité de questions parfaitement inutiles, le président invita les jurés à prendre connaissance des pièces à conviction, consistant en une bague énorme avec une rose de brillants, faite pour un index de grosseur extraordinaire, et en un filtre ayant servi à analyser le poison. Lesquels objets étaient scellés et étiquetés.
Les jurés s’apprêtaient à examiner ces objets quand le substitut se leva de nouveau pour demander qu’avant de montrer les pièces à conviction, il fût donné lecture des résultats de l’autopsie pratiquée sur le cadavre.
Le président, qui pressait l’affaire pour aller au