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XXXVIII

Le jour suivant, un dimanche, à cinq heures du matin, dès qu’eut retenti dans le corridor de la prison, dans la division des femmes le coup de sifflet habituel, Korableva, qui ne dormait plus, réveilla Maslova.

« Galérienne », se dit Maslova avec épouvante en se frottant les yeux et aspirant, malgré elle, la puanteur infecte de l’air du matin ; elle eut envie de se rendormir pour trouver de nouveau un refuge dans l’inconscience. Mais l’habitude et l’effroi avaient chassé le sommeil, si bien qu’elle se souleva, s’assit sur son lit, les jambes ramenées sous elle, et se mit à regarder autour. Les femmes étaient déjà éveillées, seuls les enfants dormaient encore. La cabaretière aux yeux saillants, pour ne pas réveiller les enfants, tirait avec précaution sa capote sur laquelle ils étaient couchés. L’émeutière