Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol36.djvu/79

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déclaré que pendant la visite du marchand Smielkov dans la maison de tolérance où elle travaillait, comme elle le dit, elle a été en effet envoyée par lui dans la chambre qu’il occupait à l’hôtel de Mauritanie, pour prendre et apporter au marchand de l’argent, et qu’ayant ouvert la valise avec la clef remise par lui, elle y prit quarante roubles, selon l’ordre donné, mais qu’elle n’en prit pas davantage, de quoi peuvent témoigner Simon Kartinkine et Euphémie Botchkova, en présence desquels elle avait ouvert et refermé la valise et emporté l’argent.

« En ce qui concerne l’empoisonnement de Smielkov, la prostituée Lubka a déclaré que pendant sa troisième visite chez Smielkov, poussée par Simon Kartinkine, elle a effectivement versé dans du cognac qu’elle donna à boire au marchand, une certaine poudre qu’elle croyait être simplement un soporifique, afin qu’il s’endormît et qu’elle en fût libérée plus tôt ; mais qu’elle n’a pris aucun argent, et que la bague lui a été donnée par Smielkov lui-même, après qu’il l’eut battue, car elle avait voulu s’en aller.

« Interrogés par le juge d’instruction au titre d’accusés, Euphémie Botchkova et Simon Kartinkine ont déclaré ce qui suit : Euphémie Botchkova a déclaré qu’elle ne sait rien de l’argent volé, qu’elle n’est pas entrée dans la chambre du marchand, et que Lubka y fit seule ce qu’elle voulut. Que si l’on a volé quelque chose au marchand, cela