Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol36.djvu/81

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dans l’organisme. En conséquence, on a donné l’ordre d’exhumer le cadavre de Smielkov. L’examen des viscères a démontré, en effet, que la mort du marchand Smielkov a été déterminée par l’empoisonnement. »

Suivait l’énoncé des confrontations et interrogatoires des témoins, et l’acte d’accusation concluait ainsi :

« Le marchand de deuxième guilde Smielkov, adonné à l’ivrognerie et à la débauche, était entré en relations avec la prostituée surnommée Lubka, dans la maison de tolérance de la femme Kitaieva ; se trouvant dans la dite maison de tolérance le jour du 17 janvier 188*, il envoya la susnommée prostituée Lubka, munie de la clef de sa valise, dans la chambre d’hôtel qu’il occupait, pour qu’elle retirât de cette valise une somme de quarante roubles, dont il avait besoin pour faire des largesses. Arrivée dans la chambre, Catherine Maslova, en retirant l’argent, se mit de connivence avec Botchkova et Kartinkine afin de voler tout l’argent et les objets précieux du marchand Smielkov et de se les partager ; ce à quoi ils consentirent. »

(Ici, de nouveau, Maslova tressaillit, eut même un sursaut et devint toute rouge.)

« Maslova a reçu une bague en brillants — continuait à lire le greffier, — et probablement une petite somme d’argent qu’elle a soit cachée,