Malgré la considération qu’avaient pour Novodvorov tous les révolutionnaires, malgré qu’il fût très savant et tenu pour très intelligent, Nekhludov le rangeait parmi ces révolutionnaires qui, étant au-dessous de la moyenne par leurs qualités morales, se trouvent amenés, du fait de leur activité, à un degré de beaucoup inférieur. Les forces intellectuelles de cet homme, son numérateur, étaient très grandes ; mais l’opinion qu’il avait de soi, son dénominateur, était infiniment plus grande, et, depuis longtemps, avait dépassé les premières. C’était un homme d’un tout autre caractère que Simonson. Celui-ci était une nature plus virile chez qui les actes découlent du travail de la pensée et sont déterminés par elle. Novodvorov, lui, appartenait à la catégorie des gens de caractère plutôt féminin, chez qui l’activité intellectuelle est