deux voix se mirent à crier ensemble, se disputant à propos de quelque chose.
— On te dit, canaille, que ce n’est pas à moi ! criait une voix.
— Étrangle-toi avec, diable ! criait l’autre d’une voix rauque.
À ce moment, Marie Pavlovna sortit dans le corridor.
— Mais on ne peut pas causer ici, dit-elle. Venez plutôt par ici, il n’y a que Vera.
Elle passa devant eux, et entra par une porte voisine dans une petite salle, évidemment aménagée pour une seule personne, et pour le moment mise à la disposition des condamnées politiques. Sur la couchette, Vera Efrémovna était étendue, la tête couverte.
— Elle a la migraine ; elle dort et n’entend rien. Et moi, je m’en vais, dit Marie Pavlovna.
— Au contraire, reste ! dit Simonson. Je n’ai de secrets pour personne, mais surtout pour toi.
— Comme tu voudras, dit Marie Pavlovna ; et, avec un mouvement de tout le corps, familier aux enfants, se tournant d’un côté sur l’autre, elle s’assit tout au fond du lit et se prépara à écouter en regardant quelque part, loin, de ses beaux yeux de brebis.
— Alors voici l’affaire, répéta Simonson ; connaissant vos rapports avec Catherine Mikhaïlovna, je me crois obligé de vous faire connaître les miens.