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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/457

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XXI

Nekhludov se tenait debout au bord du bac, en regardant la large et rapide rivière. Dans son imagination deux images passaient tour à tour : la tête cahotée de Kriltsov irrité, qui agonisait ; et le visage de Katucha, marchant d’un pas ferme au bord de la route, à côté de Simonson. L’une d’elles : celle de Kriltsov mourant — et ne se préparant pas à la mort — était effrayante et triste. L’autre, celle de la courageuse Katucha, ayant trouvé l’amour d’un homme tel que Simonson, et marchant désormais fermement et sûrement dans la voie du bien, eût dû réjouir Nekhludov ; et cependant elle lui était si pénible qu’il ne pouvait supporter cette impression.

Apporté de la ville, un tintement, le tremblement de cuivre d’une grande cloche, vibrait à la surface de l’eau. Le cocher de poste, qui se tenait