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XXIV

Malgré l’insuccès de sa démarche à la prison, Nekhludov, toujours dans le même état d’activité fébrile, se rendit à la Chancellerie du gouverneur, afin de demander si l’avis officiel de la grâce de Maslova y était arrivé. Le papier ne s’y trouvait pas, et Nekhludov, rentrant à l’hôtel, écrivit aussitôt à Sélénine et à son avocat. Sa correspondance terminée, il regarda sa montre ; il était l’heure d’aller dîner chez le général.

Mais de nouveau, en route, il fut obsédé par cette pensée : comment Katucha accepterait-elle sa grâce ? Où l’enverrait-on ? Comment vivrait-il avec elle ? Que fera Simonson ? Quelle attitude gardera-t-elle vis-à-vis de lui ? Il se rappela le changement survenu en elle. Il se remémora aussi son passé. « Il faut oublier, l’effacer ! » se dit-il, et de nouveau il se hâta de ne point penser à cela. « On verra