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VII

La foule qui s’était rassemblée près de la cour du staroste était bruyante, mais à l’approche de Nekhludov les conversations cessèrent, et, comme ceux de Kouzminskoié, les paysans, l’un après l’autre, se découvrirent. Les paysans de ce village étaient beaucoup plus arriérés que ceux de Kouzminskoié, et de même que les jeunes filles et les femmes portaient aux oreilles des boucles de pelleterie, presque tous les hommes avaient des chaussures d’écorce tressée et étaient vêtus de caftans. Quelques-uns même étaient pieds nus, en bras de chemise, tels qu’ils venaient de rentrer du travail.

Nekhludov, faisant un effort sur lui-même, leur déclara tout d’abord son intention de leur abandonner ses terres. Les paysans l’écoutaient le visage impassible et en silence.