tacte était en chaussette et dépassait le bout des couvertures, et l’on voyait comment s’agitaient nerveusement ses doigts.
— Eh bien ! comment allez-vous ? demanda l’infirmière en soulevant de ses doigts fins, délicats, à l’un desquels Volodia remarqua une bague d’or, la tête un peu chauve, et en arrangeant l’oreiller. Voici des camarades qui sont venus prendre de vos nouvelles.
— Très mal, naturellement, fit-il d’un ton bourru. Laissez ! Comme ça, c’est bien !
Dans la chaussette, les doigts s’agitaient encore plus rapidement.
— Bonjour ! Quel est votre nom ? Excusez, dit-il, en s’adressant à Kozeltzov. Ah, oui ! Pardon, ici on oublie tout, fit-il quand Kozeltzov lui eut rappelé son nom. — Nous avons habité ensemble, — ajouta-t-il sans aucune expression de plaisir en regardant Volodia d’un air interrogateur.
— C’est mon frère qui est arrivé aujourd’hui de Pétersbourg.
— Hum ! Et moi, voilà, j’ai gagné ma pension entière, — dit-il en fronçant les sourcils. — Ah ! comme je souffre !… Oui, ce serait mieux que la fin arrivât.
Il agita sa jambe, ses doigts remuèrent encore plus vite, et il cacha son visage dans ses mains.
— Il faut le laisser, — chuchota l’infirmière, les yeux pleins de larmes. — Il est déjà très mal.