en voyant grossir son gain, qu’en certains cas, il faut s’y tenir, que la règle essentielle est de jouer argent comptant, etc., il était clair qu’il gagnait toujours parce qu’il était plus intelligent et avait plus de sang-froid que nous tous. Et maintenant, il se trouvait que ce joueur pondéré avait tout perdu pendant l’expédition, perdu non seulement son argent, mais aussi ses objets, ce qui constituait, pour un officier, le dernier degré de perte.
— Avec moi, il a toujours une chance infernale ! — continua le lieutenant O… — Je me suis fait le serment de ne plus jouer avec lui.
— Quel original vous faites, mon vieux ! — dit Sch… à O… en clignant de mon côté. — Vous avez perdu trois cents ? Hein ? perdu ?
— Plus, — dit d’un ton fâché le lieutenant.
— Et maintenant, la raison vous vient, mais trop tard, mon cher ? Tout le monde le connaît depuis longtemps pour le grec du régiment, — dit Sch…, se retenant à peine de rire et très content de sa sortie. — Tenez, Gouskov est présent, c’est lui qui prépare les cartes, c’est d’où vient leur grande amitié, mon vieux !… — Et le capitaine en second Sch… éclata de rire de si bon cœur, en tremblant de tout le corps, qu’il en répandit le verre de brûlot, qu’il tenait en ce moment. Une rougeur parut sur le visage jaune et maigre de Gouskov. Il essaya plusieurs fois d’ouvrir les lèvres, leva la main vers sa moustache et la laissa retomber de nou-