Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/45

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II

Sur le boulevard de la ville assiégée, Sébastopol, près du pavillon, jouait la musique du régiment, et une foule endimanchée de militaires et de femmes, allait et venait par les allées. Le soleil clair du printemps qui s’était montré le matin sur les travaux anglais se déplaçait sur les bastions, ensuite sur la ville, sur la caserne de Nicolas et également brillant et joyeux pour tous, descendait maintenant au loin sur la mer bleue qui se mouvait régulièrement et brillait en lames d’argent.

Un officier d’infanterie, de haute taille, un peu voûté, en se gantant de gants pas tout à fait blancs, mais propres, sortit de la porte d’une des petites maisons de matelots bâties du côté gauche de la rue de la Mer. En regardant pensivement sous ses pas, il montait vers le boulevard. Le visage sans beauté de l’officier n’avait pas une expression très intelligente, mais on y voyait la bonhomie, le bon