Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/63

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V

Le prince Galtzine, le lieutenant-colonel Neferdov et Praskoukhine, que personne n’invitait, à qui personne ne parlait, mais qui ne se séparait pas d’eux, tout en quittant les boulevards, partirent prendre le thé chez Kalouguine.

— Eh bien ! Tu n’as pas fini avec Vaska Mendel, — dit Kalouguine en ôtant son manteau et en s’asseyant sur un fauteuil moelleux, confortable, qui était près de la fenêtre, et en déboutonnant le col de sa chemise blanche, empesée, en toile de Hollande. — Comment donc s’est-il marié ?

— Oh ! c’est une histoire, mon cher ! Je vous dis, il y avait un temps, on ne parlait que de ça à Pétersbourg, — dit en riant le prince Galtzine. Il s’éloigna du piano près duquel il était assis, et vint s’asseoir à la fenêtre près de Kalouguine. — C’est une drôle d’histoire. Je connais tous les détails…

Et gaiement, avec esprit, il se mit à raconter une histoire amoureuse que nous omettrons parce