Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/81

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IX

Sur la route allant au bastion, Kalouguine rencontrait beaucoup de blessés. Mais sachant par expérience combien ce spectacle est mauvais sur l’esprit des hommes, non seulement il ne s’arrêtait pas pour les interroger, mais au contraire il tâchait de ne faire aucune attention à eux. Près de la colline il rencontra un officier d’ordonnance qui, au grand galop, descendait du bastion.

— Zobkine ! Zobkine ! Attendez un moment !

— Eh bien ! Quoi ?

— D’où venez-vous ?

— Des logements.

— Et comment là-bas ? Ça chauffe ?

— Ah ! c’est terrible !

Et l’officier d’ordonnance galopa plus loin.

La fusillade semblait faible, mais la canonnade reprenait avec une nouvelle force.

« Ah ! comme c’est mal ! » pensa Kalouguine en