— Vous avez du sang sur votre capote, vous êtes-vous battu à l’arme blanche ? — lui demanda Kalouguine.
— Oh ! c’est terrible ! Vous ne pouvez vous imaginer…
Et Pest se mit à raconter, comment il conduisait sa compagnie, comment avait été tué le commandant, comment il avait tué un Français, et comment, sans lui, tout eût été perdu.
Les grandes lignes de ce récit : la mort du commandant de la compagnie et le Français tué par Pest, étaient exactes, mais dans les détails le junker inventait et se glorifiait.
Il se vantait involontairement parce que, pendant tout le combat, il s’était trouvé comme dans un brouillard et dans l’inconscience, à un tel point que tout ce qui s’était passé lui semblait être arrivé quelque part, il y avait longtemps, et à un