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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol5.djvu/13

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LE JOURNAL


D’UN MARQUEUR


NOUVELLE


(1856)




C’était vers trois heures. Des messieurs jouaient : le client, le grand (ainsi l’appelait-on) ; le prince (celui qui vient toujours avec lui). Le monsieur aux longues moustaches était aussi là avec le petit hussard Oliver, l’ancien acteur, et Messire. Il y avait pas mal de monde.

Le grand jouait avec le prince. Moi, je marche autour du billard avec ma petite machine et je compte : 10 et 48, 12 et 48. On connaît notre besogne de marqueur : pas encore un morceau dans le ventre, pas dormi de deux nuits et il faut sans cesse crier les points et retirer les billes. Je compte et je regarde. Dans la porte, un monsieur quelconque vient d’entrer. Il regarde, regarde et s’as-