Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIV

Une fois dehors, Doutlov s’éloigna de la route, vers les tilleuls, puis il enleva sa ceinture pour prendre plus aisément sa bourse, et, il y mit son argent. Ses lèvres se remuaient, s’allongeaient et s’élargissaient, bien qu’il ne prononçât pas un son. Après avoir rangé l’argent et remis sa ceinture, il se signa, et s’en alla, comme un homme ivre, en faisant des zigzags sur la route, tellement il était occupé par les idées qui emplissaient sa tête. Tout à coup, il aperçut devant lui un paysan qui venait à sa rencontre. Il appela : c’était Efime qui, un bâton à la main, gardait le pavillon.

— Eh ! l’oncle Sémion ! — prononça joyeusement Efime en s’approchant de lui. (Efime avait peur d’être seul.) — Eh bien ! Avez-vous conduit les recrues, l’oncle !

— Oui. Que fais-tu ?