Aller au contenu

Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Il me semble que j’ai beaucoup menti. Bah ! qu’importe ! Son vin est bon, mais lui est un grand cochon. Il y a quelque chose d’un marchand en lui. Et moi aussi je suis un grand cochon », se dit-il, et il éclata de rire. « Tantôt j’ai entretenu autrui, tantôt autrui m’entretient. Oui, madame, Vineler m’entretient, je lui emprunte de l’argent. C’est ça. Cependant il faut se déshabiller. C’est difficile d’ôter ses bottes. »

« — Eh ! Eh ! cria-t-il. » Mais le valet mis à son service, depuis longtemps, était allé dormir. Il s’assit, ôta à grand peine son veston, son gilet et son pantalon ; mais de longtemps il ne put retirer ses bottes, son gros ventre l’en empêchait. Avec beaucoup d’efforts il en tira une ; avec l’autre il lutta, lutta, essoufflé de fatigue. Enfin, un pied encore chaussé, il se mit au lit. Toute la chambre était remplie de son ronflement, de l’odeur de tabac, de vin et de vieillesse malpropre.