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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/224

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« — On veut sans doute me soigner, — pensa-t-il. — Soit. »

Et en effet, il sentit qu’on lui faisait quelque chose à la gorge. Il sentit une douleur, il tressaillit, fit un mouvement de la patte, mais se retint et attendit ce qui allait se passer…

Bientôt, quelque chose lui coulait à grand jet sous le cou, sur le poitrail. Il soupira et se sentit mieux, beaucoup mieux.

C’était l’allégement du fardeau de la vie ! Il ferma les yeux, baissa la tête ; personne ne le tenait ; ensuite ses jambes et tout son corps chancelèrent. Il était moins effrayé qu’étonné…

Tout était si nouveau… Il s’étonna, s’élança en avant, se dressa, mais au lieu de cela, ses pattes fléchissaient, il commençait à pencher d’un côté, et, voulant faire un pas, il tomba sur le flanc gauche.

L’équarrisseur attendit jusqu’à la fin des convulsions ; il chassa les chiens qui s’approchaient plus près, ensuite il prit les pattes, tourna le hongre sur le dos, et, ordonnant à Vaska de tenir la jambe, se mit à le dépecer.

— C’était un cheval ! dit Vaska.

— S’il avait été plus gras, ça ferait une belle peau, — dit l’équarrisseur.

Le soir, le troupeau descendit la colline et ceux qui passaient à gauche voyaient en bas quelque chose de rouge autour de quoi tournaient des