Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/236

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— Eh bien, papa, iras-tu au bain ? Dois-je me renseigner ? — demanda-t-il.

Le père était pensif et paraissait ne pas se rendre compte du lieu où il se trouvait. Il ne répondit pas très vite. Il entendait les paroles mais ne les comprenait pas. Tout à coup, il comprit.

— Oui, oui ; renseigne-toi, s’il te plaît. C’est près du Pont de pierre.

Le chef de la famille, à pas pressés, ému, parcourut toutes les chambres et s’assit dans une chaise.

— Eh bien ! maintenant, il faut décider ce qu’on fera, comment on s’arrangera, — dit-il. — Aidez, les enfants, vite, soyez courageux, traînez, arrangez, et demain, nous enverrons Serge avec un billet chez ma sœur Maria Ivanovna, chez les Nikitine, ou bien nous irons nous-mêmes ; n’est-ce pas Natacha ? Et maintenant, installons-nous.

— Demain, c’est dimanche ; j’espère qu’avant tout, tu iras à la messe, Pierre, — dit sa femme, agenouillée devant un coffre qu’elle ouvrait.

— C’est vrai, dimanche ! Absolument, nous irons tous à la cathédrale de l’Assomption. Notre retour commencera par cela. Mon Dieu ! quand je me rappelle le jour où pour la dernière fois, j’étais dans la cathédrale de l’Assomption. Tu te rappelles, Natalie ? Mais il ne s’agit pas de cela.

Et le chef de la famille se leva rapidement de la chaise où il venait de s’asseoir.