Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/295

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— Quand même…

— Que Dieu te pardonne, Ivan Petrovitch. Alors, vous voulez deux cierges de dix kopeks ?

— Oui, deux.

— Voilà un ange, un vrai ange ! Demander pardon à un vil paysan ! Oh, Seigneur ! ce sont des anges ! — se mit à dire la veuve du diacre, couverte d’une vieille capote et d’un châle noirs. — Et en effet, nous devons comprendre.

— Eh ! Paramonovna ! fais-tu aussi tes dévotions ? Hein ? Pardonne aussi au nom du Christ ! — lui dit Ivan Petrovitch.

— Dieu pardonnera, petit père, mon ange, mon bienfaiteur. Laisse-moi baiser ta main.

— Eh bien, assez, assez. Tu sais que je n’aime pas ça. — dit Ivan Petrovitch, en souriant. Et il se dirigea vers le chœur.




Comme toujours à la paroisse Izlegostchï, le service n’était pas long, d’autant plus qu’il y avait peu de dévots. Quand, après le Pater Noster, les portes du chœur se refermèrent, Ivan Petrovitch jeta un regard vers la porte nord pour appeler Michka et ôter sa pelisse. Le prêtre, apercevant ce mouvement fit, avec colère, des signes au diacre. Celui-ci courut presque pour appeler le valet Mikhaël. Ivan Petrovitch était d’assez bonne humeur,