laissa. Après le souper, la femme du diacre se coucha sur le poêle, et Tikhonovna, mettant son sac sous sa tête, s’allongea sur le banc et s’endormit. Le matin, à l’aube, Tikhonovna se leva et éveilla la femme du diacre. Dans la cour le portier l’interpella :
— Tu t’es levée matin, grand’mère !
— Avant que nous soyons rendues, mon cher, le service commencera, — répondit Tikhonovna.
— Dieu te bénisse, grand’mère.
— Que Christ te sauve ! dit-elle.
Et les pèlerines se dirigèrent vers le Kremlin.
Après avoir entendu les matines et la messe et baisé la sainte icône, les vieilles, en trouvant à grand peine le chemin, arrivèrent à la maison des Tchernichov. La femme du diacre disait que la vieille dame lui avait ordonné de venir absolument et qu’elle recevait toutes les pèlerines.
— Et là-bas nous trouverons un brave homme qui écrira la supplique, avait-elle ajouté. Les pèlerines s’étaient mises à errer dans les rues, en demandant leur chemin ; la femme du diacre y était allée une fois, mais elle l’avait oublié. Deux fois on faillit les écraser ; on criait après elles, on les invectivait ; une fois le gardien prit la femme du diacre par l’épaule et la poussa en lui défen-