Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol7.djvu/334

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IX

Poursuivie par une armée française de six cent mille hommes commandée par Bonaparte, rencontrée par des habitants animés de dispositions hostiles, n’ayant plus confiance en leurs alliés, manquant de provisions et forcée d’agir en dehors de toutes les conditions prévues de la guerre, l’armée russe, de trente-cinq mille hommes, sous le commandement de Koutouzov, reculait rapidement au bas du Danube, s’arrêtant où elle était cernée par l’ennemi et se défendant par l’arrière-garde autant qu’il était nécessaire pour reculer sans perdre de bagages. Il y avait eu des rencontres à Lambach, à Amstetten et à Melk ; mais malgré le courage et la fermeté, reconnus par l’ennemi lui-même, dont les Russes faisaient preuve, le résultat de ces affaires n’était qu’une retraite encore plus rapide. Les troupes autrichiennes qui avaient évité la capitulation sous Ulm et qui à