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XV

À huit heures, Koutouzov se rendit à cheval à Pratzen, à la tête de la quatrième colonne de Miloradovitch, celle qui devait occuper la place des colonnes de Prjebichevski et de Langeron, qui déjà étaient arrivées en bas. Il salua les soldats du régiment qui était en avant et donna l’ordre de se mouvoir en montrant ainsi que lui-même avait l’intention de conduire cette colonne. Il s’arrêta près du village Pratzen. Le prince André se tenait derrière le général en chef, parmi le grand nombre de personnes que formaient sa suite. Le prince André se sentait ému, agacé et en même temps résolu, tranquille, comme l’est un homme à l’arrivée d’un moment longtemps désiré. Il était fermement convaincu que ce jour serait son Toulon ou son Pont d’Arcole.

Comment cela arriverait-il ? Il n’en savait rien, mais il était fermement convaincu que ce serait. Il