Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol8.djvu/41

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leurs lunettes, avaient un regard effaré, interrogateur. Il voulut se pencher vers sa main et la baiser ; mais elle, d’un mouvement rapide et grossier de la tête saisit ses lèvres au passage et y posa les siennes. Pierre était frappé de l’expression de son visage tout à fait changé et désagréablement éperdu.

» Maintenant, c’est déjà tard, tout est fini, mais d’ailleurs, je l’aime, » pensa Pierre.

Je vous aime, — prononça-t-il, se rappelant ce qu’il était nécessaire de dire en pareil cas. Mais ces paroles étaient si fades qu’il avait honte de soi-même.

Un mois et demi après il était marié, possesseur heureux, — comme on disait, — d’une femme belle et de millions, et il s’installait à Pétersbourg dans la grande maison, remise à neuf, du comte Bezoukhov.