Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/162

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XXIV

Il n’y eut pas de fiançailles et l’on ne dit à personne que Bolkonskï et Natacha étaient fiancés. Le prince André y tenait. Il objectait qu’étant la cause du retard, il en devait seul porter la peine. Il disait que sa parole le liait pour toujours, mais qu’il ne voulait pas lier Natacha et lui laissait toute liberté. Dans six mois, si elle sent qu’elle ne m’aime pas, elle aura le droit de me refuser. Il va sans dire que ni les parents, ni Natacha ne voulaient entendre parler de cela, mais le prince André insistait. Il venait chaque jour chez les Rostov, mais il ne se tenait pas avec Natacha comme un fiancé. Il lui disait vous et lui baisait la main. Après la demande en mariage, entre le prince André et Natacha s’établirent des relations tout autres que celles qu’ils avaient auparavant : des relations amicales, simples. Il se trouvait que jusqu’ici ils ne se connaissaient pas l’un l’autre. Tous deux aimaient à