sez pas les chiens, dit sévèrement l’oncle. Nikolenka, quel beau chien ce Trounila !
— Il m’a reconnu, dit Natacha, parlant de son chien à courre favori.
« D’abord, Trounila n’est pas un chien ordinaire, mais un chien de chasse, » pensa Nicolas, et il regarda sévèrement sa sœur en tâchant de lui faire comprendre la distance qui devait les séparer en ce moment. Natacha le comprit.
— Petit oncle, ne croyez pas que nous serons gênants. Nous resterons à notre place et ne bougerons pas.
— C’est bien, petite comtesse, dit l’oncle, seulement ne tombez pas de cheval, autrement il n’y aurait pas moyen de se rattraper.
Le bois réservé d’Otradnoié se voyait déjà à deux cents mètres et les chasseurs s’en rapprochaient.
Rostov ayant définitivement résolu, avec l’oncle, d’où lancer les chiens, montra à Natacha l’endroit où elle devait rester, là rien ne pouvait courir, et lui se dirigea dans le fourré, au delà du ravin.
— Attention, mon neveu, c’est une louve, dit l’oncle ; prends garde de ne pas la laisser échapper.
— On verra, répondit Nicolas.
— Hé ! Karaï ! psst ! s’écria-t-il, en répondant par cet appel aux paroles de l’oncle.
Karaï était un vieux chien à poil roux, très