Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/205

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— Comment s’étonner ! Habilement, bravement !

— Et où est Nicolas ? Au-dessus de Ladov, hein ? demandait le comte, toujours en chuchotant.

— Parfaitement. Il sait déjà où se mettre. Il monte si habilement à cheval qu’il arrive que moi et Danilo, nous en sommes étonnés, dit Siméon, sachant ce qui faisait plaisir à son maître.

— Il monte bien, hein ? Et comme il se tient sur le cheval !

— On en pourrait faire un tableau ! Récemment, quand il a chassé le renard, près des halliers de Zavarzino, il s’est mis à bondir… c’était merveille. Le cheval vaut mille roubles, mais le cavalier n’a pas de prix. Oui, un garçon pareil, il faut le chercher !

— Chercher… répéta le comte, regrettant visiblement que le discours de Siméon fût sitôt fini. Chercher ! fit-il en retournant le pan de sa pelisse et prenant sa tabatière.

— Récemment, quand il s’est montré à la messe en uniforme de parade, alors Mikhaïl Sideritch… Siméon n’acheva pas. Entendant dans l’air calme les aboiements de deux ou trois chiens courants et les cris de poursuite, il pencha la tête, écouta et, sans mot dire, fit signe au maître.

— Ils ont tombé sur la portée ! Juste à Ladov ! chuchota-t-il.

Le comte, oubliant d’effacer le sourire de son