Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/218

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réunir. Tous s’approchèrent pour regarder : le loup laissa tomber sa tête à la gueule empalée, et de ses grands yeux vitreux regarda cette foule de chiens et d’hommes qui l’entouraient. Quand on le touchait, ses pattes repliées tremblaient ; d’un regard à la fois simple et sauvage, il les regardait tous. Le comte Ilia Andréiévitch s’approcha aussi et toucha le loup.

— Ah ! quel grand loup ! c’est un vieux, hein ? demanda-t-il à Danilo qui était près de lui.

— Un vieux, un vieux, répondit Danilo en ôtant vivement son bonnet.

Le comte se rappela qu’il avait laissé échapper le loup et son altercation avec Danilo.

— Cependant, mon cher, tu es bien emporté ! dit-il.

Danilo ne répondit rien et seulement sourit d’un rire gêné, enfantin, doux et agréable.