Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/361

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X

À l’entr’acte, de l’air, le froid filtra dans la loge d’Hélène, la porte s’ouvrit et Anatole entra en s’inclinant et tâchant de ne déranger personne.

— Permettez-moi de vous présenter mon frère, dit Hélène en portant des yeux inquiets de Natacha sur Anatole. Natacha, par-dessus l’épaule nue, tourna sa jolie tête vers le bel officier et sourit.

Anatole, qui était aussi beau de près que de loin, s’assit près d’elle et lui dit que depuis longtemps il désirait avoir ce plaisir, depuis le bal des Narischkine, où il avait eu l’inoubliable bonheur de la voir.

Avec les femmes, Kouraguine était beaucoup plus intelligent et plus simple qu’avec les hommes ; il causait hardiment et simplement, et Natacha était agréablement frappée de ce que cet homme, dont on racontait tant de choses, non seulement n’avait rien de si terrible, mais au contraire, avait le