Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/372

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XII

Le lendemain, après le thé, les Rostov n’allèrent nulle part et personne ne vint chez eux.

Maria Dmitrievna, en cachette de Natacha, parla avec son père. Natacha devina qu’ils causaient du vieux prince et inventaient quelque chose, et elle en fut inquiète, et offensée. À chaque instant elle attendait le prince André, et deux fois, en ce jour, elle envoya le portier à Vozdvijenka, s’informer s’il n’était point arrivé. Il n’était pas rendu ; et c’était maintenant, pour Natacha, plus pénible qu’aux premiers jours de son arrivée. À l’impatience, à la tristesse se joignaient le souvenir désagréable de l’entrevue avec la princesse Marie et avec le vieux prince et une peur et une inquiétude dont elle ne savait pas la cause. Il lui semblait toujours ou qu’il ne viendrait jamais, ou qu’avant son arrivée, quelque événement se produirait. Elle ne pouvait, comme auparavant, penser à lui