— Alors ? Hein ? répéta Anatole avec un étonnement sincère, devant la pensée de l’avenir. Alors, quoi ?… je ne sais pas quoi ?… Eh bien, à quoi bon dire des bêtises ! — Il regarda sa montre : Il est temps !
Anatole passa dans l’arrière-chambre.
— Eh bien ! serez-vous bientôt prêts ? Qu’est-ce que vous mettez là ? cria-t-il aux domestiques.
Dolokhov serra l’argent, appela un garçon pour qu’il préparât à manger et à boire pour la route, puis entra dans la chambre où étaient assis Khvostikov et Makarine.
Anatole, dans le cabinet, était couché sur le divan, la tête appuyée sur son bras ; il souriait pensivement et sa belle bouche murmurait quelques paroles tendres.
— Va, mange quelque chose. Eh bien, bois ! lui cria Dolokhov, de l’autre chambre.
— Je ne veux pas, répondit Anatole, continuant à sourire.
— Va, Balaga est arrivé.
Anatole se leva et entra dans la salle à manger.
Balaga était un cocher de troïka, très connu, qui conduisait bien. Dolokhov et Anatole se servaient souvent de sa troïka. Plusieurs fois, quand le régiment d’Anatole était à Tver, il l’emmenait de Tver le soir, à l’aube ils arrivaient à Moscou, et le lendemain, la nuit, ils étaient de retour. Plusieurs fois, il avait sauvé Dolokhov de la poursuite. Plusieurs