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Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/103

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XII


GRICHA


Nous avions très peur de l’obscurité ; nous nous serrâmes les uns contre les autres, sans rien dire. Presque immédiatement, près de nous, à pas lents, est entré Gricha. D’une main il tenait son bâton, de l’autre une chandelle de suif dans le bougeoir de cuivre.

Nous retînmes notre respiration.

— Seigneur Jésus-Christ ! Sainte Mère, Notre-Dame ! Au Père, au Fils et Saint-Esprit… — répétait-il en suffoquant, et avec des intonations et des abréviations particulières à ceux qui répètent souvent ces paroles.

Tout en priant, il posa son bâton dans un coin, et regardant le lit, commença à se dévêtir. Ayant déroulé sa vieille ceinture noire, il ôta lentement son cafetan de nankin, déchiré, le plia soigneuse-