Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/297

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dai-je, sachant que toujours, après le dîner, il envoyait chercher des cigares.

— Apporte et prends garde, ne touche à rien, chez moi ! — cria-t-il comme je m’éloignais.

Je trouvai les clefs à l’endroit indiqué et j’allais déjà ouvrir le tiroir, lorsque l’envie me prit de savoir quel objet pouvait ouvrir la clef minuscule qui était dans le même trousseau.

— Sur la table, parmi des milliers d’objets divers, se trouvait près du bord un portefeuille brodé fermé par un petit cadenas.

Et je voulus essayer si la petite clef y correspondait. L’expérience eut un plein succès. Le portefeuille s’ouvrit et je trouvai là une foule de papiers. L’instinct de curiosité me poussa si fortement à savoir quels étaients ces papiers que sans écouter la voix de la conscience, je me mis à examiner ce qui se trouvait dans le portefeuille.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le sentiment enfantin de respect absolu pour toutes les grandes personnes et surtout pour papa, était si fort chez moi, que mon esprit se refusa involontairement à tirer n’importe quelles conclusions de ce que je vis. Je sentis que papa devait vivre dans des sphères tout-à-fait particulières, belles, inaccessibles pour moi, et qu’essayer de pénétrer les mystères de sa vie serait de ma part une sorte de sacrilège.

C’est pourquoi les découvertes que je fis à l’im-