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Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/324

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XVIII

— Oui, je m’écarte toujours de mon sujet, commença-t-il. J’ai beaucoup réfléchi. J’envisage beaucoup de choses d’un autre point de vue et je voudrais vous en entretenir. Donc, nous vînmes en ville. En ville, les malheureux se sentent moins tristes. En ville, un homme peut vivre cent ans et ne pas remarquer qu’il est mort et pourri depuis longtemps. On n’a pas le temps de s’appesantir sur son sort. Tous sont absorbés. Les affaires, les relations, la santé, l’art, la santé des enfants, leur éducation. Tantôt il faut recevoir, faire des visites, il faut voir ceci, entendre celui-ci ou celle-là. En ville il y a toujours deux ou trois célébrités qu’on ne peut se dispenser d’aller entendre. Tantôt il faut se soigner ou soigner un des enfants ; tantôt c’est le professeur, le répétiteur, les gouvernantes, et la vie est absolument vide. Au milieu de toutes ces