Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/405

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Le contrôle de l’accomplissement de la doctrine du Christ, c’est la conscience du degré de non-concordance avec la perfection idéale. (Le degré de l’approchement, on ne le voit pas ; on ne voit que l’écart du perfectionnement.)

L’homme qui confesse la loi extérieure est celui qui se trouve dans la lumière d’une lanterne attachée à un poteau ; il est dans la lumière de cette lanterne, il voit clair, et il ne peut s’en éloigner. L’homme qui confesse la doctrine du Christ est semblable à celui qui porte devant lui la lanterne sur un bâton plus ou moins long ; la lumière est toujours devant lui, elle le stimule toujours à la suivre et lui découvre toujours de nouveaux espaces éclairés qui l’attirent.

Le Pharisien remercie Dieu d’avoir pu tout accomplir ; l’adolescent riche a aussi tout accompli dès l’enfance, et il ne voit pas ce qui peut lui manquer. Et ils ne peuvent penser autrement ; ils n’ont pas devant eux de but auquel ils puissent aspirer : la dîme est payée, le sabbat est observé, les parents sont respectés, l’adultère, le vol, l’assassinat ne sont pas commis ; que faut-il donc encore ? Pour celui qui confesse la doctrine du Christ, chaque degré de perfection atteint provoque le besoin de monter plus haut, d’où il découvre des degrés encore plus élevés, et ainsi sans fin.

Celui qui professe la loi du Christ se trouve toujours dans la situation du publicain ; il se sent tou-