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Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/415

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nous l’idéal du Christ est trop haut, mais que nous ne croyons pas en lui, et que nous ne voulons pas régler nos actes d’après cet idéal.

En disant qu’après la première chute nous tombons dans la débauche, nous disons ainsi que nous avons déja résolu d’avance que la chute avec une inférieure n’est pas un péché mais un plaisir, un entraînement qu’il n’est pas obligatoire de réparer par ce que nous appelons le mariage. Si nous comprenions que la chute est un péché qui doit et peut être racheté par le mariage indissoluble et par toute l’œuvre de l’éducation des enfants issus du mariage, alors la chute ne pourrait être la cause de notre enlisement dans la débauche.

C’est comme si le laboureur ne regardait pas comme des semences celles qui ne réussissent pas, et, semant ailleurs, croirait de vraies semences celles qui réussiraient. Évidemment cet homme gâterait beaucoup de terre et de semences et jamais n’apprendrait à semer. Placez seulement comme idéal la chasteté, comptez que chaque chute de n’importe qui avec n’importe qui est le mariage unique, indissoluble pour toute la vie, et il sera clair que le guide donné par le Christ est non seulement suffisant, mais qu’il est le seul possible.

« L’homme est faible, il faut lui donner une tâche selon ses forces », dit-on. C’est la même chose que de dire : « Mes mains sont faibles, je ne puis