Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/76

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et voulut le rasseoir. Mais Ivan Ilitch lui demanda de le conduire jusqu’au divan. Guérassim, sans effort, sans avoir l’air d’y toucher, le porta jusqu’au divan où il le fit asseoir.

— Merci. Comme tu fais cela adroitement… d’ailleurs comme tout ce que tu fais.

Guérassim sourit de nouveau et voulut s’en aller. Mais Ivan Ilitch se sentait si bien avec lui, qu’il ne voulait pas le laisser partir.

— Écoute-moi. Approche cette chaise, s’il te plaît… Non, l’autre ! Mets-la sous mes pieds. Je ne sens mieux lorsque mes pieds sont soulevés.

Guérassim approcha la chaise et, sans bruit, mit dessus les pieds d’Ivan Ilitch.

Ivan Ilitch se sentait soulagé quand Guérassim lui soulevait les pieds.

— Je me sens mieux lorsque mes pieds sont soulevés, dit-il. Mets-moi ce coussin là.

Guérassim obéit. Il souleva les pieds et mit le coussin. Ivan Ilitch se sentit de nouveau soulagé pendant que Guérassim tenait ses pieds. Aussitôt qu’ils furent abaissés, la douleur le reprit.

— Guérassim, dit-il, es-tu occupé maintenant ?

— Nullement, monsieur, répondit Guérassimn qui avait appris à parler aux maîtres.

— Qu’as-tu à faire encore ?

— Mais rien. J’ai tout terminé. Je n’ai plus qu’à fendre du bois pour demain.