Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/109

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plus près, mais ils étaient venus trop tard. La presse était si forte qu’on ne pouvait ni avancer ni reculer. Efim resta donc sur place, regardant devant lui et faisant ses prières. Par moments, il tâtait s’il avait encore son porte-monnaie. Et ses pensées se succédaient :

— Le pèlerin me trompe assurément… Si pourtant il ne m’avait pas trompé, si on lui avait en effet volé son porte-monnaie !… Mais alors, pourvu que pareille chose ne m’arrive pas aussi !

Efim, ainsi immobile et priant, jette devant lui ses regards vers la chapelle où se trouve le Saint-Sépulcre, devant lequel sont suspendues trente-six lampes. Il regarde par-dessus les têtes, et voici que juste au-dessous des lampes, en avant de la foule, il aperçoit, ô miracle ! un petit vieillard en caftan de bure, dont la tête, entièrement chauve, luisait comme celle d’Élysée Bodrov.