Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/195

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passer pour ne pas le voir, mais Makar le saisit par la main et lui raconta comment il creusait un trou dans le mur, comment tous les jours il emportait de la terre dans ses bottes pour la jeter dans la rue quand on les menait au travail. Et il ajouta :

— Seulement, garde le silence, vieillard. Je t’emmènerai avec moi ; si tu parles, on me fouettera jusqu’au bout, mais tu me le payeras : je te tuerai.

En apercevant celui qui l’avait perdu, Aksénov trembla de colère, il retira sa main et dit :

— Je n’ai pas envie de me sauver, et toi, tu n’as pas besoin de me tuer ; tu m’as tué déjà, il y a longtemps. Quant à te dénoncer ou non, c’est Dieu qui décidera.

Le lendemain, quand on mena les forçats au travail, les soldats remarquèrent que Makar vidait ses bottes de terre ; ils firent des recherches dans la prison et trouvèrent le trou. Le