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Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/205

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et ne faisait de mal à personne, lorsqu’elle prit pour gérant un soldat retraité qui se mit à accabler les moujiks d’amendes.

Malgré toutes les précautions de Pakhom, tantôt c’est son cheval qui s’aventure dans l’avoine, tantôt c’est la vache qui pénètre dans le jardin, ou les veaux qui s’en vont dans la prairie : pour tout enfin, amende.

Pakhom payait et jurait, et frappait les siens. Et il eut beaucoup à souffrir du gérant pendant cet été. Ce fut avec plaisir qu’il vit revenir le temps de rentrer le bétail, quoiqu’il regrettât d’avoir à le nourrir : du moins il n’avait plus peur, il était plus tranquille.

Pendant l’hiver, le bruit courut que la barinia vendait sa terre, et que le dvornick de la grand’route voulait l’acheter.

Les moujiks en furent très affectés.

— Eh bien ! pensaient-ils, si la terre revient