Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/23

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Ce que les autres apprennent en cinq ans, le garçon l’apprit en un an : — il n’y avait plus rien à lui apprendre.

Vient la semaine sainte. Le garçon va chez sa marraine pour les souhaits habituels[1]. Il retourne ensuite chez lui et demande :

— Petit père et petite mère, où demeure mon parrain ? Je voudrais bien aller chez lui pour lui souhaiter la fête.

Et le père avec la mère lui disent :

— Nous ne savons pas, notre cher petit fils, où demeure ton parrain. Nous en sommes nous-mêmes très chagrinés. Nous ne l’avons pas vu depuis qu’il t’a baptisé. Et nous n’avons pas entendu parler de lui, et nous ne savons pas où il demeure, ni s’il est encore vivant.

  1. Tolstoï fait ici allusion aux paroles sacramentelles qu’échangent les Russes en s’embrassant sur la bouche, le jour de Pâques :
    — Christ est ressuscité !
    — Oui, vraiment ressuscité !