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Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/246

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lui jetant à la tête et ce qui était arrivé et ce qui n’était pas arrivé. Et la querelle reprit de plus belle. Tous criaient en même temps, et s’efforçaient de dire deux paroles à la fois ; et autant de mots, autant d’injures.

— Et tu es ceci… Et tu es cela… Et tu es une voleuse… Et tu es une traînée… Et ton beau-père le vieillard, tu le fais crever de faim, et tu le laisses nu.

— Et toi, tu es une chipeuse… Tu m’as pris mon tamis, et l’as vendu. Tu as gardé chez vous la palanche ; rends-la moi.

On empoigne la palanche, on renverse l’eau, on fait voler les bonnets, on se crêpe le chignon.

Gavrilo, qui revenait des champs, prit la défense de sa baba. Ce que voyant, Ivan sortit avec son fils et se jeta dans la mêlée. Ivan était un robuste gaillard. Il bouscula tout le monde, et arracha à Gavrilo une poignée de