Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/59

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homme, les mains liées, la bouche bâillonnée. L’homme gémissait et le brigand jurait. Le filleul s’approcha du brigand et se mit devant le cheval. Le brigand dit :

— Tu es encore vivant ! Peut-être désires-tu la mort ?

Et le filleul dit :

— Où mènes-tu cet homme ?

— Mais je l’emmène dans la forêt. C’est le fils d’un marchand. Il ne veut pas me dire où est caché l’argent de son père. Je veux le tourmenter jusqu’à ce qu’il me le dise.

Et le brigand voulait poursuivre son chemin.

Le filleul saisit le cheval par la bride, ne le lâche pas, et demande la délivrance du fils du marchand. Le brigand se fâche contre le filleul, et lève la main sur lui.

— Laisse, dit-il, autrement tu en auras autant. Ta sainteté ne m’en impose pas.

Le filleul ne s’effraie pas.