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Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/92

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à pleurer. Le riche propriétaire avait refusé. Il demandait l’argent d’abord.

Élysée se prit à réfléchir de nouveau.

— Comment vont-ils vivre maintenant ? Les autres s’en iront faucher, eux, non : leur pré est engagé. Quand le seigle sera mûr, les autres s’en iront moissonner, eux, non : leurs déciatines sont engagées. Si je pars, ils redeviendront ce qu’ils étaient.

Élysée résolut de ne pas s’en aller ce soir-là, et remit son départ au lendemain matin. Il alla se coucher dans la cour ; il fit sa prière, s’étendit, mais ne put s’endormir.

— Il me faut partir, il me reste si peu d’argent, si peu de temps ! Et pourtant, c’est pitié, ces pauvres gens… Mais peut-on secourir tout le monde ? Je ne voulais que leur apporter de l’eau et leur donner un peu de pain à chacun, et voilà jusqu’où les choses en sont venues ! Il y a déjà le pré et le champ à déga-