Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Élysée entendit cela, et comprit qu’on le louait. Alors il n’alla pas acheter la vache. Il revint chez le cabaretier, lui paya le cheval, attela et prit le chemin de l’isba. Arrivé à la porte d’entrée, il s’arrêta et descendit de la charrette. Les habitants de l’isba aperçurent le cheval, et s’en étonnèrent. Ils pensaient bien que le cheval avait été acheté pour eux, mais ils n’osaient pas le dire. Le patron vint ouvrir la porte,

— Où t’es-tu procuré cette bête, dit-il, mon petit vieillard ?

— Mais je l’ai achetée, répondit Élysée. C’est une occasion. Fauche-lui un peu d’herbe pour la nuit.

Le moujik détela le cheval, lui faucha de l’herbe et en remplit la crèche. On se mit au lit. Élysée coucha dans la cour, où il avait, dès le soir, transporté son sac. Quand tous furent endormis, Élysée se leva, fit son paquet,