qui, arrêté devant la table ronde, y feuilletait des journaux. Il y a, dans le journal que vous tenez, un article très bien fait. Il paraît, ajouta-t-il gaiement, que le principal auteur du partage de la Pologne n’est pas du tout Frédéric. »
Et il raconta, avec la clarté qui lui était propre, le sujet de ces nouvelles publications. Levine l’écoutait en se demandant ce qu’il pouvait bien y avoir au fond de cet homme. En quoi le partage de la Pologne l’intéressait-il ? Quand Swiagesky eut fini de parler, il demanda involontairement : « Et après ? » Il n’y avait rien après, la publication était curieuse et Swiagesky jugea inutile d’expliquer en quoi elle l’intéressait spécialement.
« Ce qui m’a intéressé, moi, c’est votre vieux grognon, dit Levine en soupirant. Il est plein de bon sens et dit des choses vraies.
— Laissez donc ! c’est un vieil ennemi de l’émancipation, comme ils le sont du reste tous.
— Vous êtes à leur tête cependant ?
— Oui, mais pour les diriger en sens inverse, dit en riant Swiagesky.
— Je suis frappé, moi, de la justesse de ses arguments, lorsqu’il prétend qu’en fait de systèmes d’administration, les seuls qui aient chance de réussir chez nous sont les plus simples.
— Quoi d’étonnant ? Notre peuple est si peu développé, moralement et matériellement, qu’il doit s’opposer à tout progrès. Si les choses marchent en Europe, c’est grâce à la civilisation qui y règne :